Karel Appel , artiste peintre né à Amsterdam, a exploré divers médias comme la sculpture, le vitrail. le collage, la lithographie… Son oeuvre est caractérisée par le refus des conventions, le rejet de la société matérialiste et l’expérimentation. Dès 1947, il produit des assemblages de bois et d’objets en relief, les objets poubelles. Ces « enfants qui questionnent », dont il créera plusieurs versions, sont pour lui les témoins dérangeants d’un monde injuste, des innocents qui accusent.

C’est en 1948, après avoir étudié à l’Académie des Beaux-Arts d’Amsterdam, qu’avec Corneille, Asger Jorn, Pierre Alechinsky, Constant et d’autres, il s’oppose à l’abstraction géométrique qui domine aux Pays-Bas (Mondrian). Le collectif CoBrA (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) naît à Paris un an plus tard. Il se réfère à l’art populaire nordique, à l’art primitif, aux dessins d’enfants et à l’automatisme surréaliste, en réponse à la querelle entre abstraction et figuration. L’idée en est anti-élitiste. Elle comprend des créations collectives, comme les textes-images. Les peintres collaboraient avec les poètes, les travaux changeaient de forme, on organisait des jeux communs et on n’aspirait pas à l’oeuvre.


Invité à peindre en 1949 le mur de la cantine de l’Hôtel de ville d’Amsterdam, la réalisation de Karel Appel est rejetée par les autorités et la presse. Il est recouvert de papier peint durant dix ans.
Il s’installe alors à Paris. Le mouvement CoBrA est dissout en 1951 pour cause de dissensions, Christian Dotremont (poète et peintre connu pour ses logogrammes), demeurant le lien entre les membres du groupe qui continuèrent chacun leur chemin artistique.
« Cobra fut la fantaisie, le grand travail a commencé par la suite. » KA

Karel Appel rejoint le groupe des artistes informels ou Art Autre (DeKooning, Riopelle, Pollock, Francis, Michaux). L’Action painting américain date de la même époque.


Karel Appel reçoit un prix à la Biennale de Venise de 1954, puis il passe deux étés à Albisola en Italie pour se familiariser avec la céramique.

Les sujets de Karel Appel sont le plus souvent des enfants ou des animaux de couleurs vives et de formes simples. Par son art, il invoque la liberté, la spontanéité, la démocratisation et la pluridisciplinarité. Le geste artistique doit, pour lui, être exempt de raison et rester instinctif. Il reste figuratif tout en adoptant les méthodes de l’action painting. Il improvise aussi sur des musiques Jazz. Il restera fidèle toute sa vie à cet esprit de liberté. « Je suis un peintre de mon époque. Je peins la vie telle qu’elle se déroule autour de moi. Dure, vivante, belle, cruelle, formidable… Tout. Je suis né entre deux guerres mondiales. Alors je peins la sauvagerie de mon époque. Tout le reste m’ennuie. » KA




1970, il compose en collaboration avec des musiciens comme Chet Baker. 1972-73, voyages en Amérique du sud, Asie, Japon. 1976, il travaille avec des habitants des bidonvilles de Lima (Pérou) pour la création d’une fresque en peinture murale. La même année, productions sur papier avec Pierre Alechinsky.

Avec Anti-Robot, Karel Appel installe, en 1976, sur le site de l’Université de Dijon son oeuvre monumentale, la plus grande jamais réalisée par l’artiste. Une structure métallique, recouverte d’aplats de couleurs vives en peinture laquée représente un personnage poétique et avenant hors du monde rationnel. Restaurée en 2012, la sculpture a retrouvé son éclat originel.


Fasciné depuis toujours par l’univers du cirque, Karel Appel aurait pu être clown… Selon ses dires, le clown est un anti-robot, symbole de liberté. Avec Circus Appel, en 1978, il crée un univers de dix-sept sculptures polychromes joyeuses et affranchies des conventions artistiques.


Tirées de portfolios (http://rogallery.com):
14 minutes du film The reality of Karel Appel de 1961 par Jan Vrijman. Musique Barbare de Karel Appel avec Frits Weiland, Jaap Vink, et Will Eisma.

Série de window painting, des compositions plus abstraites et contemplatives datant de 1980.Une palette de couleurs plus sombres apparaît.

Et, à partir de 1982, une collaboration de peintures et poèmes visuels avec le poète Allen Ginsberg! Celui-ci trouve alors chez Appel, une liberté du geste qui lui rappelle celle voulue par les créateurs du style d’écriture de la Beat Generation.Propos de Ginsberg

1984, Karel Appel débute une série de nus.

1989, « Can We Dance A Landscape? », décors de ballet en collaboration avec le danseur et chorégraphe japonais Min Tanaka et le compositeur vietnamien Dao. La même année, conception d’un mural avec des enfants d’Hiroshima. « Je ne travaille pas pour l’art, ni pour la peinture. Mais parce que j’en ai envie. C’est se battre avec la matière qui m’intéresse plus que l’art. Le public peut appeler cela de l’art ou de la merde. C’est comme il veut. » KA
1995, les paysages inspirés de la Toscane.

Karel Appel meurt à Zürich en 2006.
A voir, l’exposition Karel Appel au Centre Pompidou (Paris) du 21 octobre 2015 au 12 janvier 2016
Karel Appel a souvent choisi des travaux de collaboration avec d’autres artistes ou des communautés. Ne serait-ce pas plutôt de la coopération? On peut jouer sur les mots, d’où l’importance de les définir.
Le travail collaboratif est produit par le groupe du début à la fin. Dans ce projet, il est proposé à chacun d’améliorer continuellement son ensemble de façon parallèle. Travailler en collectif ou collaboratif n’est pas forcément plus rapide ou plus efficace. La motivation, les compétences, le temps consacré sont primordiaux au résultat. L’intérêt de cette façon de travailler est d’associer les créativités et les ressources potentielles du groupe. Wikipedia est un exemple de travail collaboratif. Il n’est pas rémunéré.
Le travail coopératif, en revanche, est un partage structuré des tâches dans un but commun.
Le travail collaboratif existait déjà dans les sociétés dites primitives. Sa valeur principale est le partage. Internet, les outils de traduction et les moteurs de recherche lui ont donné une nouvelle dimension. Par exemple, pour se mobiliser autour d’un projet commun sans parler la même langue et sans se connaître.

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KAREL APPEL (1921-2006) § TRAVAIL COLLABORATIF
2 août 2015 · par CultURIEUSE
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Le cri de la liberté, j’aime. Quant au travail collaboratif, on espère son envol, son essor, ça pourrait changer pas mal de choses..On peut rêver Il y a des germes qui poussent ici et là, mais plus, ce serait bien..
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Comme toujours …passionnant! Merci je ne connaissais pas cet artiste!
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A reblogué ceci sur L' Atelier de Biarritzet a ajouté:
Découverte d’un artiste : Karel APPEL…
De la couleur, de l’impertinence, un zest de recyclage aussi , les enfants doivent adorer!
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