« Ma préoccupation a toujours été d’avoir l’impression de faire quelque chose de complexe qui peut générer une énergie. Mon défi est de toujours continuer à créer quelque chose de vivant. » David Altmejd
David Altmejd est un sculpteur québecois. Il vit depuis plusieurs années à New York où il obtient en 2001 son Master of Fine Art à l’Université de Columbia. Auparavant, il avait intégré l’Université de Montréal pour y étudier le dessin et la peinture et réalisé que c’était la sculpture qui l’intéressait. Il participe dès 2001 à des expositions de groupes internationales. La biennale d’Istanbul en 2003, celle d’art américain du Whitney Museum en 2004 et enfin celle de Venise, représentant officiel du Canada, en 2007.
« J’ai toujours été très intéressé par la biologie, et plus spécifiquement par le corps, à travers l’idée de développement et de transformation, et la circulation d’énergie via le système nerveux » DA

L’exposition du Musée d’art moderne de Paris commence par le buste de sa soeur Sarah. Un premier abord surprenant et quasiment repoussant puisque le visage n’est qu’un trou béant. Pour l’artiste : « A quoi bon une véritable ressemblance ? Cette idée là n’est pas nouvelle. Alors qu’un trou est un symbole positif. C’est la représentation de l’infinité de l’espace intérieur ». Le ton est donné, il faut oublier les préjugés cauchemardesque, s’ouvrir à une représentation inattendue, aborder l’espace du rêve et se laisser guider par ses créations. Dans le monde atypique de David Altmejd, le merveilleux côtoie le sordide pour créer de sublimes métamorphoses, la transformation restant le thème central de l’oeuvre.

Les miroirs et leurs effets démultipliés sont très présents dans l’oeuvre de cet artiste fascinant. Le miroir, qui n’existe que par l’image qu’il reflète, est rendu matériel par les coups de marteau qui le fissure par endroit. « L’objet recouvert d’un miroir rend ainsi les choses plus transparentes, ce qui crée une contradiction entre la dimension lourde et imposante, et le côté fantomatique et léger du miroir. »DA
Au-delà des miroirs, le travail de David Altmejd est constitué d’au moins trois expressions :
-Les architectures, enfermée dans des cubes de plexiglas, des vitrines, animées par des ajouts organiques, des sortes d’environnements mêlant le synthétique, l’animal, le minéral, le végétal, tout cela entrelacé de coulures de résine et de fils métalliques, de figures humaines et animales. D’étranges laboratoires parcourus de vaisseaux ramifiés, connectés comme un système neurologique, qui relient d’improbables structures symétriques qui flottent et semblent vivantes, habitées.


-Les figures anthropomorphes (géants, têtes) amalgamées de matières organiques, fourrures ou poils, de cristaux, oeuvres évoquant la chair, mais mutilées de plaies minérales, fragmentées, habitées d’animaux naturalisés, grouillantes de vies figées et visqueuses, de plantes artificielles, gigantesques Gargantua qui toisent le visiteur avec dédain.

-Les êtres de plâtres, qu’il nomme Bodybuilders, des corps de plâtre marqués par les traces des mains qui les ont façonnés, mutilés et structurés à la fois, par ces mains encore présentes, assemblées, multipliées, se substituant à la tête, bâtissant l’ensemble de leur corps, s’édifiant eux-même, de leurs propres mains. Et les Watchers se fabriquent des ailes, tandis que les Relatives en résine noire sont accrochées, tête en bas, au plafond.

« L’Oeil », une sculpture coulée dans le bronze, contemporaine et traditionnelle à la fois, accueille les visiteurs du musée des Beaux-Arts de Montréal.


Pour voir une large sélection de ses Oeuvres et une vidéo où l’artiste parle de son travail.
David Altmejd s’intéresse à la biologie, son travail artistique est composé d’une grande diversité de matières provenant du vivant ou issues de l’humain. Ses créatures mi-humaines mi-animales, les mondes neurologiques qu’il enferme dans le plexiglas, comme dans une immense couveuse, cherchent à déchiffrer la vie dans toute sa complexité et sa diversité.

La Convention sur la Diversité Biologique ( CDB ) est un traité international adopté en 1992. Il a trois buts principaux: -la conservation de la biodiversité -l’utilisation durable de ses éléments -le partage juste et équitable des avantages découlant de l’exploitation des ressources génétiques. Sur la quasi totalité des pays (194), 168 l’ont ratifiée. La douzième rencontre a eu lieu en 2014 en Corée.La Convention est aussi la première à reconnaître que la conservation de la diversité biologique est « une préoccupation commune à l’humanité ».
Cependant, il semble que la question des risques posés par l’appropriation du vivant par des entités ayant des objectifs économiques et commerciaux n’aient été évoquée que par les altermondialistes dans des manifestations parallèles. Celles-ci promeuvent l’idée que la biodiversité, y compris des espèces cultivées, devrait être considérée et gérée comme un bien commun non appropriable par des brevets. En savoir plus grâce à la présentation du film :
« Le brevetage c’est la continuité de la colonisation. » Vandana Shiva, physicienne indienne
Bel article. Merci pour la découverte. Quant à Vandana Shiva, elle est mon mentor depuis plus de 30 ans. Namasté
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Quelle découverte! C’est un monde fantasque à la limite du magicien d’Oz, de Magritte et de Giacometti . J’adore!!
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Merci pour ce voyage « invite » amalgamé…. mais je ne suis pas touché… (ému)….
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oui, je peux comprendre. Sur photo, l’oeuvre ne semble pas aussi forte qu’en réalité. 🙂
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