
Sophie Bouvier Ausländer est une artiste plasticienne suisse exerçant à Lausanne.
site de l’artiste : http://www.hotelausland.com
Elle a suivi la formation de l’école cantonale d’art de Lausanne (ECAL) , puis à Bruxelles (École nationale supérieure d’arts visuels de la Cambre) et à Londres (Central Saint Martins College of Art&Design). Après avoir exploré le tissu (intelligent et programmable), c’est le papier, support commun de la littérature et des cartes de géographie, qui devient pour elle un de ses matériaux privilégiés pour son aspect pratique d’utilisation (passage 2D à 3D par exemple). D’autres moyens (Néon, plâtre, terre, barbelé, polystyrène, polyester) sont aussi présents.

Son patronyme (Ausländer signifie étranger) donne le ton à son projet artistique : les territoires, l’ailleurs que nous pouvons choisir d’habiter. L’identité cartographiée qui inclu l’héritage et la généalogie. Reconstruction après destruction : des copies de paysages du 19ème-20ème à l’acrylique sur du tyvek sont détruites et recomposées. Un nouveau monde est recréé à partir de celui qui est à portée de main.

« Si nous héritons bien d’un monde donné, nous pouvons aussi le construire, le transformer et le déplacer dans l’univers des propositions, ne fussent-elles qu’artistiques. » SBA
Et donc créer, composer, sculpter d’autres mondes possibles. Les matériaux de départ constitués de cartes géographiques, textes imprimés, peintures sont remaniés, recouverts partiellement, découpés, froissés, transformés.
En 2010 à Genève, lors d’une exposition urbaine (Escales), elle déchire 160 drapeaux de pays différents en lanières, les noue et tisse une sorte de cocon autour d’un abribus. De la déconstruction du drapeau à la construction de l’installation « Liés-déchirés », l’artiste évoque ici l’obligation des immigrés de déchirer les liens d’origine pour éventuellement en nouer de nouveaux en pays d’accueil.
En 2010, exposition personnelle à l’Attrape-Couleurs à Lyon (espace d’exposition d’art contemporain associatif ).
Voir la vidéo : clicker ici





Composée de morceaux de papiers calques, l’oeuvre « Skin »crée un effet de matière intense malgré la légèreté du matériau.
Oeuvre exécutée in situ pour le musée de Pully, Sophie Bouvier Ausländer propose une salle emplie de boules de terre cuite formant un monde galactique façonné de ses mains: « Scintillation ».
Entre volume qui s’aplatit et dessin-sculpture, entre transparences et intensité, entre déconstruction et reconstruction, l’univers fictionnel de l’artiste invite au voyage intérieur, qu’il soit stellaire, organique, géographique ou sensoriel.



«En physique ou en philosophie, les concepts de mondes possibles ou de multivers se fondent sur l’intuition que les choses pourraient être autrement. Mon travail part de la même intuition: l’irruption du champ des possibles prend des formes multiples qui, pour certaines, sont transcriptibles par le dessin» (Sophie Bouvier Ausländer).
Le terme multivers désigne l’ensemble de tous les univers possibles, parmi lesquels notre univers observable. Il existe différentes théories à ce sujet, dont celle des cordes : une infinité d’univers à quatre dimensions coexisteraient dans des branes (clicker ici ) différentes où il serait possible, théoriquement, de les détecter.
Le site Futura Sciences propose une analyse de ces phénomènes : clicker ici
La science-fiction a trouvé là un thème fabuleux à exploiter. Le film « Interstellar » de Christopher Nolan(2014) tente une entrée dans cet univers virtuel : Dans un futur proche, la terre est devenue invivable pour l’humanité. Un groupe d’explorateurs interstellaires utilise un vaisseau spatial pour franchir un trou de ver qui permet de parcourir des distances fabuleuses afin de trouver une nouvelle planète à coloniser. Par la théorie des cordes, le héro trouve le moyen de faire passer un message à travers l’espace-temps en utilisant la gravité, message qui permet de résoudre une équation pour réaliser l’évacuation de la terre. Invraisemblable? Scientifique? Utopique? Magique? A chacun de s’interroger sur d’autres mondes possibles…
Le site du film : http://www.interstellarmovie.net/


Dès le 16 février 2017, l’oeuvre « Manières de faire des mondes » de Sophie Bouvier Ausländer, sera visible au Gymnase de Renens, av. du Silo 1, CH – 1020 Renens. Elle est composée de 1’200 livres différents sur l’art nichés dans un mur de béton, librement consultables. Il s’agit d’un pour-cent culturel de l’Etat de Vaud.

Un travail sur la matière qui invitent tous les sens à entrer dans la danse de la réflexion. Merci pour ce bel article 🙂
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et merci pour femmes qui courent avec les loups! Je l’ai adoré et le reprends souvent.
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Merci pour la découverte de cette artiste passionnante dont les thèmes d’inspiration me sont proches.
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Très heureuse de contribuer à votre rencontre!
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