Dina Goldstein (1969) § Girl Power

http://dinagoldstein.com/

Dina Goldstein, née à Tel Aviv, est une artiste visuelle basée à Vancouver, Canada, où elle a émigré à l’âge de 7 ans. Entre 1993 et 2000, elle travaille en tant que photojournaliste pour des documentaires. En 2001, elle publie « Images de Gaza », une série de portraits noir/blanc. Elle entame plusieurs mini séries, qu’elle nomme photoanthropology, sur différentes communautés, telles que  bodybuilders ou adolescents qui dansent de façon provocante.

Elle travaille ensuite pour une agence de publicité. La série « Fallen Princesses », créée en 2007, porte un regard ironique sur le thème des contes de fées et se réapproprie les archétypales princesses en les transposant dans des situations actuelles qui rendent compte des failles de notre société.  Pauvreté, obésité, pollution, cancer, etc. Dans son monde, les fins heureuses sont bannies. Suite au cancer subi par sa mère, Dina Goldstein met en scène la princesse Raiponce ayant perdu sa chevelure en chimiothérapie, puis développe son propos en utilisant la profonde empreinte de l’imagerie Disney. article-2385475-1B2C4AA0000005DC-422_634x528

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fallen-princesses-05Toutes les photos copyright Dina Goldstein

Opiom Gallery (11, Chemin du Village, 06650 Opio, France). Exposition du 9.07 au 27.08.2015.

Dina Goldstein réalise ensuite la série sur les poupées Barbie et Ken intitulée « In The Dollhouse »(2012). Ici, l’artiste revisite et imagine la relation de couple des deux icônes. Les présupposés que nous avons pu former lors de nos jeux de fillettes sont inexorablement déjoués et remis en question. Les « normes » et les rôles sociaux sont bousculés. En utilisant la poupée Barbie, Dina Goldstein s’attaque aux stéréotypes de la beauté et à l’imagerie d’une société conforme, imagerie qui est proposée aux petites filles. Voir la série : clicker ici

81Ci-dessous, le making off  de son travail :

Girl Power : un slogan attractif pour une idéologie machiste?

Le phénomène culturel du Girl Power (début des années 1990) est inspiré du féminisme et récupéré par le marché et les médias. Le féminisme vise l’égalité des droits et l’autonomie, le girl power, lui, prône la montée en puissance de la femme dans la société. Ce mouvement, à l’origine punk rock (Riot Grrl, vidéo sur https://www.youtube.com/watch?v=M0TAU22VPbQ )…

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…puis repris par le groupe pop des Spice girls, est depuis basé sur le consumérisme de la mode, surtout chez les adolescentes. Le retour caché de la femme soumise et sexy y est sous-jacent. Entre innocence et provocation, l’ambiguïté de ce mouvement est analysé dans ce reportage de la chaîne ARTE : clicker ici. L’image de la femme forte du girl power est associée aux diktats du merchandising (techniques de vente). Elle promeut le libre choix personnel (je suis libre de me rendre séduisante), mais assorti d’un carcan de contraintes physiques et vestimentaires, qui, au final, sert un agrément masculin.

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Les Spice Girls, mères du girl power façon marketing?
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Carcan : collier métallique servant à attacher un condamné en l’exposant au public.

6 réflexions sur “Dina Goldstein (1969) § Girl Power

  1. Votre constat sur les effets des diktats de la mode va même au delà de ce que vous citez. C’est une certaine forme de fesses et/ou de poitrine qui doit être tendance. Il faut absolument martyriser son corps pour être comme tout le monde… J’ai interdit, par exemple, à mes filles de porter des pantalons à taille basse. Au début elles râlaient mais je n’ai pas céder. Et maintenant, elles me remercient quand elle voient les dégâts chez les copines..C’est une excellente idée de détourner tous ces messages subliminaux…

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