Jane Campion est une scénariste et réalisatrice de cinéma néo-zélandaise. Née d’une mère actrice et d’un père directeur de théâtre, elle commence ses études par un diplôme d’anthropologie, des écoles d’art à Londres (peinture) et à Sidney, puis elle se dirige vers le cinéma et obtient un diplôme de l’école de radio, télévision et cinéma australienne en 1984. Après quelques court-métrages et deux longs métrage, elle obtient la Palme d’or au festival de Cannes (46e édition) de 1993 avec « La leçon de piano ».
Le piano (musique de Michael Nyman) exprime la voix qui manque à Ada, l’héroïne de ce film troublant, sensuel, passionnant, féminin et féministe. Voir ici l’analyse brillante et pertinente du blog Culturopoing :
http://www.culturopoing.com/Cinema/Jane+Campion+La+Lecon+de+piano+Blu+ray+-5561
Les thèmes explorés par Jane Campion sont parcourus d’exceptionnels personnages féminins, des portraits de femmes entravées dans leur épanouissement, qui se battent pour trouver la place qui correspond à leur nature profonde.

En 2013, avec la mini-série de six épisodes « Top of The Lake », qu’elle crée avec Gérard Lee et dont elle réalise trois épisodes, Jane Campion déclare « avoir trouvé plus de liberté à la télévision qu’au cinéma, moins de contrainte et un arc narratif plus long. » Il est de fait que les préoccupations des producteurs de cinéma vont plutôt aux études de marché qu’aux talents novateurs et décalés des réalisateurs.
Après quatre autres longs-métrages (Portrait de Femme, Holy Smoke, In The Cut, Bright Star), tous primés ici et là et la palme d’or du court métrage en 1986, Jane Campion est choisie comme présidente du Jury du festival de Cannes 2014 (67e édition), elle est la première réalisatrice de l’histoire du festival, 21 ans après avoir été la première femme a obtenir la Palme d’or du long-métrage.

A l’heure actuelle, la parité homme-femme est en progression. Un grand nombre d’organisations la revendique. Une discrimination positive serait-elle souhaitable? On peut douter de l’efficacité d’une telle contrainte. Etre choisie pour ses qualités personnelles (et non son sexe) ne doit pas pouvoir être mis en doute. Depuis la révolution française, progressivement, des mouvements d’émancipation et de protection se sont mis en place. Pourtant, le fait que les femmes restent minoritaires parmi les élus politiques, les chefs d’entreprises et les hautes fonctions publiques est troublant. Bien que plus nombreuses à accéder aux études supérieures, le regard que la société porte sur elles fait qu’elles y sont moins présentes.
L’exemple du cas Heidi Roizen, une entrepreneuse de la Silicon Valley, en Californie. En 2002, elle rédige un rapport pour étayer sa candidature à un poste de capital-risqueur. Ce document est présenté à l’université Columbia, à New York, à des étudiants divisés en deux groupes. Les uns savent que l’auteure est Heidi, les autres croient qu’il s’agit d’un certain Howard, un alias. On leur demande d’évaluer le rapport. Qu’il s’agisse du groupe Heidi ou du groupe Howard, le travail est jugé tout aussi excellent. On leur demande ensuite s’ils aimeraient côtoyer Heidi ou Howard, à la lumière de ce qu’ils ont lu. « Tandis que Howard est perçu comme un chic type avec lequel ils pourraient aller pêcher, Heidi est jugée brillante mais froide et un peu arriviste, révèle Béatrice Toulon. Ce qu’enseigne ce cas, c’est que, si nous sommes capables de juger objectivement le travail d’un homme ou d’une femme, il nous est encore difficile d’admettre que les femmes puissent être à la fois puissantes et sympathiques. » Un écueil pour celles qui aspirent à de hautes fonctions. Source.
Cette question de la parité est cependant propre aux pays développés. Dans de nombreux états, le statut de la femme n’a même pas encore acquis un minimum de droits civils.

passionnant article ! « La leçon de piano » est dans mes films préférés, de ceux que je peux revoir avec toujours le même plaisir, tout y est superbe. Quant au reste, le débat et les pas à faire en plus sont encore devant nous, et comme tu conclus : le monde est encore plein de femmes qui sont à peine reconnues comme êtres humains…
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