Ursula Meier (1971) / Jeff Wall (1946) § Scénario de vie

Ursula Meier (1971)

Réalisatrice, scénariste, cinéaste.

Ursula Meier a vécu son enfance dans le pays de Gex, à la frontière franco-suisse. Un père suisse allemand, une mère française et une passion de jeunesse pour l’athlétisme. Jusqu’au jour où elle découvre le cinéma. L’argent de Robert Bresson, puis les week-end passés avec sa soeur, à Paris, à découvrir les Grands à la cinémathèque ( Bergman, Truffaut, Rohmer…). Quatre ans d’études à l’Institut des Arts de Diffusion de Bruxelles. Premier cout-métrage en 1994, Le Songe D’Isaac, sur les derniers instants d’un vieil homme. Pour elle, documentaire ou fiction, ce qui importe, c’est la prise de risque, l’envie de comprendre l’être humain, d’aller fouiller ses zones d’ombre. L’écriture semble être douloureuse, le tournage se fait entre intuition et contrôle. Quant au montage, il est précis, au cordeau. De multiples nominations et prix lui sont décernés.

Une interview d’Ursula Meier.

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En 2008, elle réalise Home, avec Isabelle Huppert et Olivier Gourmet. Un scénario écrit en collaboration avec le lausannois Antoine Jaccoud.

Une famille et ses trois enfants vivent dans une maison solitaire au bord d’un tronçon d’autoroute inutilisé. Le père et les deux plus jeunes enfants sortent de ce no man’sland pour aller travailler et à l’école, la mère et la fille aînée ne bougent pas. La famille semble nager dans le bonheur, le rire et l’amour partagé. On sent pourtant déjà ce qui ressemble à une faille chez la mère. Jusqu’au jour où l’autoroute est remise en fonction…Alors, petit à petit, les comportements changent, les obsessions s’installent, la folie s’insinue. Le microcosme familial, dérangé dans ses rituels, expose ses névroses. Le bruit intense que produisent les véhicules ne peut être oublié, même en montant le volume de la radio. La circulation ne peut être ignorée, la fenêtre de la cuisine en devient l’écran. Le monde extérieur se rue dans l’intimité familiale.

 Ce film intrigant aurait pu sembler absurde sans le talent de la réalisatrice qui donne sens à chaque situation. Il n’est pas question des états d’âme des personnages, leurs postures seules sont des indices. Sans s’arrêter au premier degré de visualisation, on y voit une métaphore brillante de la société, une fable écologique, un portrait de femme incisif, etc.

C’est dans son ressenti personnel que chacun trouvera sa clé pour ce film original et intelligent.

« Avec la directrice de la photographie Agnès Godard, j’ai plutôt travaillé à partir de photos; notamment «Insomnia» de Jeff Wall, où l’on voit un type endormi sous une table de cuisine. » Ursula Meier

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Jeff Wall-Photographs : Hasselblad Center et Steidl 2002

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Jeff Wall, travaille à Vancouver.

« On ne doit pas s’étonner que l’art apparaisse si souvent inutile. C’est sa nature même : il n’est utile qu’à ceux qui croient à son usage. Celui qui n’y croit pas, qui n’y adhère pas, n’en fera rien. » J.W.

Les photographie de Jeff Wall peuvent être inspirées d’oeuvres classiques. Elles proposent des mises en scène qui donnent l’illusion d’un cliché tiré de la réalité. L’illusion seulement car tout est reconstitué. Les décors sont minutieusement élaborés, les personnages acteurs posent pour lui pendant des jours, tels les modèles des peintres. De grands formats (2 à 3 m. de côté), des cadres lumineux, une composition retravaillée. Le spectateur, comme pour les films d’Ursula Meier est confronté à sa propre interprétation de l’oeuvre.

Plus sur l’artiste et quelques-unes de ses oeuvres sur le blog de lunettes rouges

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Jeff Wall. Milk. 1984. Silver dye bleach transparency (Cibachrome); aluminum light box, Image: 6 ft. 2 1/2 in. x 7 ft. 6 1/4 in. (189.2 x 229.2 cm). The Museum of Modern Art, New York. © 2006 Jeff Wall

Ici, un aperçu de l’oeuvre commenté par l’artiste.

Ces deux artistes scénarisent leurs oeuvres avec un souci de détails scrupuleux. Drame ou comédie, qu’en est-il de notre scénario de vie?

L’analyse transactionnelle (Eric Berne) propose des pistes lors de situations répétitives et désirs de changement : L’enfant se forge un certain nombre de croyances (qui pour lui sont certitudes) sur lui-même, les autres et le monde : et tout naturellement, il tire de ses croyances, des conclusions puis des décisions sur ce qu’il fera dans sa vie et comment il le fera. Il est entendu que tout ce processus est inconscient. La personne scénarisée est figée dans son propre rôle. Ainsi la victime du devoir, la femme parfaite, le bouc émissaire, le loser, le battant, le macho, la victime, le violent, le séducteur, le séduit ou la séduite et abandonné(e)…

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Les éléments constitutifs d’un scénario de vie :

°Les injonctions et les permissions  °Le programme °Les contre-injonctions  °La décision scénarique

Plus sur ce lien

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